samedi 21 mai 2011

Enregistrements de la séance : « Réseau et commun » du 13 mai 2011

Les enregistrements de la sixième séance « Réseau et commun » du séminaire « Du public au commun » faits mercredi 13 mai, 2011 à l'Université Paris 6, Paris.

L'intervention de Philippe Aigrain (29:35)

L'intervention d'Andrée Steidel (17:40)
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L'intervention de Giorgio Griziotti (19:18)

Le premier round de discussion (23:18)

Le deuxième round de discussion (21:45)

dimanche 8 mai 2011

Contribution de Philippe Aigrain pour la séance du 11 mai

Il y a près de 40 ans, Noam Chomski et Michel Foucault débattaient devant les étudiants de l’Ecole Supérieure de Technologie d’Eindhoven aux Pays-Bas sur le thème “De la nature humaine, justice versus pouvoir”. Voici un extrait légérement remanié pour les besoins de mon exposé de ce qu’y disait Noam Chomski (Chomski and Foucault, 1971, édition française de 2006, p. 51)    :

Un système fédéré, décentralisé de libres associations, incorporant des institutions économiques et sociales [... me parait être] la forme appropriée d’organisation sociale pour une société technologiquement avancée. [...] Aucune nécessité sociale n’exige plus que les êtres humains soient traités comme les maillons de la chaîne de production  ; nous devons vaincre cela par une société de liberté et de libre association, où la pulsion créatrice inhérente de la nature humaine pourra se réaliser pleinement de la façon qu’elle le décidera.

La plupart des auditeurs et lecteurs européens de l’époque saluaient la finesse corrosive de Foucault “qui ne s’y laissait pas prendre”, décryptant les constructions sociales derrière l’invocation de la nature humaine, et les jeux de pouvoir derrière l’espoir constructif. Chomski faisait figure de naïf. Or voilà qu’aujourd’hui, son intuition de la capacitation humaine saute aux yeux des humanistes numériques que nous sommes devenus. Je vous propose de prêter attention à ces institutions économiques et sociales, dont Chomski, avant qu’existent la micro-informatique et Internet, nous affirmait qu’elles étaient nécessaires à un système fédéré de libres associations, et de nous demander quel rôle les institutions politiques au sens large peuvent ou doivent jouer à leur égard.

Je suggère de prendre en compte deux types de défis pour l’échelle et la soutenabilité pour activités coopératives en réseau, l’un de nature interne, portant sur leur organisation, et l’autre externe, portant sur l’articulation entre l’économie et les communs.

Contribution de Andrée Steidel et Giorgio Griziotti pour la séance du 11 mai

Prodution du commun, réseaux et bio-hypermedia : menaces et opportunités


Les mouvements qui secouent  une vaste partie du monde, de la Méditerranée au Moyen Orient, et jusqu’au Royaume Uni, et agitent périodiquement l’Europe sous la poussée d’une jeune génération qui refuse les coupes budgétaires, mettent en lumière des phénomènes nouveaux.
Ces mouvements, et les luttes qu’ils expriment,  sont ici considérés comme une forme de production du commun. Celle-ci s’appuie et exploite les ressources d’un outil global centré sur les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et Communication) constitué par l’univers des réseaux et des dispositifs de production immatérielle.
Dans ces lieux et par ces outils se joue aujourd’hui la bataille en cours entre gouvernances financiarisées et multitudes connectées.
Une bataille dont l’issue est en équilibre fragile entre d’une part les menaces de captation et de contrôle qui peuvent s’exercer à travers cet univers de réseaux, et  d’autre part les opportunités innombrables d’en utiliser la puissance pour construire un nouveau commun.

L’évolution quasi exponentielle de ces outils tant par leurs fonctions que par leur pénétration dans des populations de plus en plus vaste en fait un vecteur d’une croissance considérable et difficilement mesurable à la fois d’usages et de décloisonnement.

Nous souhaitons, par la présentation d’aujourd’hui apporter notre contribution à la compréhension de ces phénomènes en montrant à la fois les opportunités et les menaces dont sont porteurs les réseaux et les contenus qu’ils permettent de diffuser. Nous nous efforcerons d’éviter un inventaire fonctionnel ou technique en nous concentrons sur les usages et leurs effets.